brèves européennes n°152

Publié le par Laurent Bonsang

RETOUR SUR le REFERENDUM IRLANDAIS

 

A l’annonce des résultats du référendum organisé le 12 juin en Irlande sur le Traité de Lisbonne et son rejet par une majorité d’Irlandais, les réactions ont été nombreuses notamment en France sur lesquelles je souhaiterais revenir.

 

Du côté des opposants, ce sont des réactions de satisfaction parfois excessive voire exubérante avec des contenus similaires tels les propos de De Villiers et de Chevènement… Mais si l’on reprend les questions qui ont fait débat en Irlande, les thèmes de campagnes des « nonistes », les réactions de nos « chers opposants » français sont-elles réellement en phase avec les arguments des opposants irlandais ? Sur l’avortement… (le Traité de Lisbonne aurait remis en question la législation irlandaise …anti avortement) ; sur la laïcité (le Traité de Lisbonne en ne se référant pas à un héritage chrétien était marqué par la « laïcité européenne ») ; sur la fiscalité ; sur la « perte programmée » du Commissaire européen irlandais ; sur les pouvoirs accrus du Parlement européen avec la généralisation de la codécision… et que dire que cette coalition des extrêmes en Irlande qui allait du Sinn Fein (membre du groupe communiste au Parlement européen) aux catholiques intégristes en passant par un milliardaire liés aux « néoconservateurs » des Etats-Unis et qui « entretient des relations d’affaires avec certains des services de sécurités américains » comme l’indiquait Proinsias De Rossa, Député européen Irlandais membre du Parti Travailliste, dans un article repris dans le dernier numéro du Courrier européen, publication du ME-France.

 

Du côté de responsables favorables au Traité de Lisbonne, il faut reconnaître que certaines réactions n’ont pas été faites pour faire prendre conscience de la situation et des conséquences induites par le vote irlandais.

 

Tout d’abord, sur l’affirmation que le Traité de Lisbonne est illisible et incompréhensible.

 

Une question : pour qu’un texte soit compréhensible et lisible, faudrait-il qu’il ne soit composé que de phrases n’ayant qu’un seul sujet, qu’un seul verbe et qu’un seul complément ? Certes, alors que nous sommes dans une époque de simplification, indispensable parfois, souvent, mais érigée aussi en dogme (qui n’a pas reçu un jour sur son mobile un texto du genre «  j v 7 aprem a mo » !), cette pensée dominante considère que ceux qui développent une réflexion et écrivent en tournant des phrases plus longues comme des « has been » ! Mais je suis désolé, un texte juridique se doit d’être suffisamment précis dans les termes et les tournures, suffisamment rédigé et clair (oui je parle de clarté) et affirmer pour en revenir à notre sujet que le Traité de Lisbonne est illisible et incompréhensible, nous pouvons prendre cette affirmation comme considérant les gens comme n’étant pas suffisamment intelligents pour comprendre. Dans ce cas, ces propos sont en contradiction avec le but et la mission de l’éducation, de la formation et de la pédagogie comme moyens pour le développement individuel et celui d’une société éclairée. C’est aussi estimer qu’un responsable politique ou autre n’a pas aussi comme vocation d’expliquer des choses en argumentant sans tomber dans une sorte de populisme où seul ce que pense l’opinion compte (la France aurait elle aboli la peine de mort en 1981 dans ce cas ?)

Ensuite, comment ne pas relever le côté démagogue d’une telle affirmation sur le Traité de Lisbonne qui sous entend que les textes européens sont compliqués ? Mais reprenons, lisons nos « chers » textes nationaux, l’écriture des différents codes, l’écriture des textes de lois, sont-ils si lisibles et si compréhensibles que cela ?  Sont-ils moins compliqués qu’un texte européen ?

 

Une autre raison avancée sur laquelle je suis assez d’accord mais qui me semble être fausse si nous la réduisons à l’UE, est celle de la méconnaissance de l’ordre du jour européen, de ce qui est en discussion au sein des institutions européennes. La communication est un art difficile et il faut reconnaître que nous ne connaissons pas quotidiennement les textes en discussion au niveau européen.

Mais si on y réfléchit un temps soit peu, est-ce uniquement valable au niveau européen ? Quelle personne lamda interrogée dans la rue serait en mesure de nous dire même après réflexion de quelques minutes les sujets à l’ordre du jour de la région, du département, de la structure intercommunale, voire même de la commune ainsi que parfois au niveau national ? Faudrait-il alors en conclure hâtivement que ces institutions seraient éloignées des citoyens ?

Certes l’ordre du jour européen n’est pas connu. Mais faut-il en conclure tout de suite que parce que l’ordre du jour européen n’est pas connu, les décisions sont donc éloignées des Européens ? Chacun devrait réfléchir de la façon de rendre cet ordre du jour connu, c'est-à-dire en réalité que l’ordre du jour européen aille directement chez le plus grand nombre car l’information existe mais elle n’est pas relayée (mon propos va bien au-delà de la presse car je voudrais souligner la qualité éditoriale européenne de nombre de journaux tant nationaux que locaux). Une question parmi d’autres : à quand une émission régulière sur une grande chaine de télévision retransmettant en direct une séance du Parlement européen ? La France prendra la présidence de l’UE, le 1er juillet…

 

Pour terminer cet éditorial, je voudrais dire ceci. Dans nos réactions suite au vote en Irlande, nous devons rappeler le sujet en question. La question qui était posée aux Irlandais le 12 juin était de savoir si l’Irlande devait ratifier le Traité de Lisbonne ni plus ni moins. En dehors de toute considération de contexte, de climat, d’ambiance, que sais-je, le rejet par l’Irlande du Traité constitutionnel fait que ce sont les traités en vigueur qui continuent d’être appliqués. Certains « nonistes » avancent l’idée que ce rejet permettra d’avoir un meilleur traité. Soit ils sont bien naïfs soit ils mentent ! Chacun appréciera la manœuvre. Mon opinion va plus vers le mensonge car comme arriver à un « meilleur » texte qui puisse représenter les aspirations de l’ensemble des « nonistes » du Sinn Fein aux catholiques intégristes en Irlande et de Besancenot, Mélanchon, Dupont Aignan à le Pen en France ?

 

La seule chose que je vois objectivement c’est que ce qui a été rejeté le 12 juin en Irlande c’est le contenu du Traité de Lisbonne, ce sont les modifications qu’il apporte aux Traités en vigueur, celles que les BE ont analysé depuis le mois d’octobre dernier. Ainsi, en rappelant ce qui était en question, nous devons interpeler ceux qui se réjouissent du résultat irlandais afin de savoir, modification du texte après modification du texte, si ces personnes sont en désaccord avec els changements apportés par le Traité de Lisbonne. L’exercice serait long mais fortement intéressant. Nous devrons aussi dénoncer leur inconstance quand il s’agira pour eux de dénoncer le manque d’action de l’UE… alors même que le Traité de Lisbonne apporte des modifications dans les thèmes concernés.

 

Soyons donc offensifs et pour paraphraser Jean Monnet ; soyons déterminés !!!

 

Enfin, pour le ME77 il est primordial de nous développer, de développer le nombre de nos membres afin d’avoir une assise plus importante que celle actuellement. Il appartient à chaque militant du ME77 de se mobiliser et aussi à nos sympathisants de franchir le pas.

 

Laurent BONSANG, Président du ME77

 

POINT sur les RATIFICATIONS du TRAITE de LISBONNE

 

Le 11 juin, le parlement finlandais a ratifié le Traité de Lisbonne par 151 voix pour ; 27 contre et 22 abstentions.

 

Le 11 juin, le Parlement estonien a ratifié le Traité de Lisbonne par 91 voix pour ; 1 contre et 9 abstentions.

 

Le 11 juin, le Parlement grec a ratifié le Traité de Lisbonne par 250 voix et 42 contre.

 

Le 12 juin consultés par référendum, les Irlandais ont voté majoritairement contre le Traité de Lisbonne par 53,4% avec une participation de 53,13%.

 

Le 18 juin, le Royaume-Uni a terminé de ratifier le Traité de Lisbonne par son adoption par la Chambre des Lords qui fait suite à l’approbation de la Chambre des Communes.

 

La situation du Traité de Lisbonne est donc de 19 ratifications et d’1 rejet.


Les JUMELAGES en FRANCE : LAON

 

La ville Préfecture de l’Aisne est jumelée avec 2 communes de l’UE.

 

SOLTAU (Allemagne) : Soltau se situe dans le Land de Basse Saxe à une centaine de kilomètres au Sud d’Hambourg. C’est à Soltau que se trouvait un camp de concentration de prisonniers pendant la 1ère Guerre Mondiale ; ce camp était aussi appelé le « Camp des Belges ». 21000 personnes habitent Soltau. Le jumelage a été signé en 1972.

 

WINCHESTER (Royaume-Uni) : Winchester se situe au Sud de l’Angleterre et est la capitale du Comté de Hampshire et a le statut de « Cité ». Winchester est l’ancienne capitale du Royaume de Wessex puis d’Angleterre avant la conquête normande. La réputation internationale de Winchester est sa cathédrale qui a la plus grande nef d’Europe. 40000 personnes habitent Winchester. Le jumelage a été signé en 1994.

 

Les EUROLECTURES

 

Alexia Delrieu, Sophie de Menthon et Clothilde Perrin ont publié en février dernier un ouvrage sur l’Europe dans la collection le Monde d’aujourd’hui expliqué aux enfants. Ce livre est à destination des enfants à partir de 5 ans. Voici aussi peut-être un ouvrage à diffuser au-delà des enfants…

 

Hubert Haenel, Président de la Délégation du Sénat pour l’UE et membre du Bureau national du ME-France, vient de publier un rapport d’information au nom de la Délégation sur les Parlements nationaux et l’UE après le Traité de Lisbonne. Il présente les modifications apportées par le Traité de Lisbonne sur la place des parlements nationaux.

 

Pour plus d’informations : www.senat.fr/noticerap/2007/r07-393-notice.html

 

Du NOUVEAU AU CONSEIL de l’EUROPE

 

Le 14 mai, la Slovénie a adhéré à l’Accord Partiel en matière de Carte jeunes destiné à promouvoir et à faciliter la mobilité des jeunes en Europe. L’Accord Partiel a été créé le 13 septembre 1991. A ce jour, 18 Etats membres du Conseil de l’Europe ont adhéré à l’Accord Partiel. La France n’est plus adhérente de l’Accord Partiel depuis le 1er janvier 2008 alors qu’elle avait adhéré le 13 septembre 1991.

 

Pour plus d’informations : http ://conventions.coe.int/Treaty/FR/v3DefaultFRE.asp

Rappel : 47 Etats sont membres du Conseil de l’Europe

 

DEPUTES EUROPEENS SORTANTS et ENTRANTS

 

Députés européens sortants :

Antonio TAJANI (PPE/DE – Italie) – nommé membre de la Commission européenne

Sorin FRUNZAVERDE (PPE/DE – Roumanie) – le 4 juin

Giuseppe BOVA (PSE – Italie) – le 16 juin

Nicola ZINGARETTI (PSE – Italie) – le 17 juin – élu Président de la Province de Rome

 

Députés européens entrants :

Rapisardo ANTINUCCI (PSE – Italie) – le 17 juin

Domenico Antonio BASILE (UEN – Italie) – le 17 juin

Maria Grazia PAGANO (PSE – Italie) – le 17 juin

 

Précision : la date retenue est celle du site du Parlement européen et non celle de l’annonce faite du départ ou de l’entrée au Parlement Européen

Publié dans brèves européennes

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